Avec l’avènement d’Internet, les technologies de l’information et de la communication ont considérablement transformé les manières de communiquer. Moscovici (Moscovici, 1995) a souligné que cette nouvelle réalité produisait des représentations à la logique et au style particuliers : des cyber-représentations. Mais, il n’a cependant pas envisagé leur correspondance avec un métasystème et un mode de communication qui leur seraient propres. C’est ce que nous proposerons en défendant l’existence d’un nouveau mode de communication qui diffère des trois modes classiques analysés par Moscovici (Moscovici, 1961) : la diffusion, la propagation et la propagande. Il pourrait s’apparenter à la rumeur (Allport & Postman, 1945; Kapferer, 1987; Morin, 1969; Rouquette, 1975), car les informations y sont transmises entre des récepteurs et des sources ayant des positions interchangeables et donc des statuts équivalents. Mais, il en diffère car leurs relations, à la fois particulières et globales, sont essentiellement virtuelles.
L’analyse de ce nouveau mode de communication, que nous qualifions d’effusion, montre qu’il se distingue des trois modes classiques par le public auquel il s’adresse, par l’objectif qu’il se fixe et par la manière dont il s’exerce. Ainsi, tout en s’affichant comme informatif, il active une modalité cognitive différente de l’opinion, de l’attitude ou du stéréotype, et envisage des modalités comportementales spécifiques.