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Analyser le raisonnement comme phénomène social
Abstract
My approach to the relationship between Cicourel and Garfinkel relies on the theoretical dispute that has separated their conceptions of the very object of sociological inquiry. I will contend that the difference between them arises from the distinct answers they give to two pending questions : 1) what does the notion of "methods" introduced by Garfinkel practically cover; and 2) what type of phenomenon does this notion refer to? For Garfinkel and Sacks, this phenomenon is what they call "formulation", i.e. the ceaseless production of an ever-transitory and constantly revised order in the very course of an action in progress, so that the coordination of this action can be accomplished. Here, the notion of "order" refers to an endogenous property of action in common, not to a dominant normative system that externally shapes it. Accordingly, if such an order eventually emerges, it is because the members are capable of conferring a working objectivity on the social facts on which they rely to act in common. For Cicourel, attention to the formal structures of practical actions neglects a phenomenon he takes as crucial: the knowledge activity associated with people's commitment to any action in common and repeatedly supporting it. It is this phenomenon that he intended to study through what he called "cognitive sociology". I would claim that, for Cicourel, the "methods" used by people acting together should be analyzed as "epistemic operations" deployed in the formation of the practical reasoning enabling them to continually adjust their moves to changing situations and circumstances. Garfinkel and Cicourel do admit that the reality of the social world exists independently of the interpretations and representations that human beings make of it. They also share the idea that this reality incorporates the material and conceptual elements that people engaged in practical activity draw from it in order to maintain the mutually intelligible character of what they say and what they do in order to accomplish the coordination of action in common. For both of them, the course any interaction may take is at once irremediably unforeseeable (since it depends on the changing circumstances that relentlessly emerge in its sequential unfolding) and surprisingly predictable (since each situation defines a horizon of eventualities that limits what people are able to anticipate). Ultimately, the difference between Cicourel's and Garfinkel's approaches lies in the fact that the former attaches particular importance to the element of predictability (which refers to familiarity with the practical rules that each situation fixes in advance, and to which people are accustomed to adjusting their conduct by means of their reasoning faculty), whereas the latter places exclusive emphasis on the element of unforeseeability (arguing that action in common orders itself from within as members ceaselessly attune their methods of common understanding to its "formal structures").

Le rapport de Cicourel à l'ethnométhodologie pourrait se résumer aux relations tumultueuses qu'il a entretenu avec Garfinkel en tout début de carrière (l'anecdote veut que, nouveaux collègues, ils se soient associés pour écrire un livre qui n'a jamais vu le jour à la suite d'une violente dispute entre les deux co-auteurs (García Sanchez, 2020). Il est plus intéressant, je crois, de se pencher sur le différend théorique qui, au fil du temps, a séparé leurs conceptions de l'objet même de l'enquête ethnographique. L'idée que je voudrais défendre ici est que ce différend repose sur la réponse apportée à deux questions1 : 1) que recouvre pratiquement la notion de "méthodes" introduite par l'ethnométhodologie dans l'analyse sociologique ; et 2) à quel type de phénomène renvoie-t-elle ?

Pour préciser la teneur du différend, il faut revenir rapidement à la définition originelle du travail sociologique par l'ethnométhodologie -- tout en signalant que cette définition date d'un temps où les débats sur les théories de la signification étaient déterminants dans le travail des sciences sociales. C'est sur cette base -- qui s'est un peu évanouie aujourd'hui -- que la différenciation entre les recherches de Garfinkel et de Cicourel s'est construite2.

Ethnométhodologie

Garfinkel a rompu avec la théorie structuro-fonctionnaliste de l'action de Parsons en considérant que son modèle d'explication fondé sur le triptyque socialisation/intériorisation/motivation était totalement illusoire. Pour lui, il n'est possible de rendre compte de l'action des membres d'une société qu'en examinant la manière dont ils parviennent à organiser leurs échanges dans les circonstances et dans la durée mêmes où ils l'accomplissent. Ce qui requiert l'observation in situ des "méthodes" que les personnes prises dans une activité pratique spécifique utilisent de façon immédiate pour mettre directement en relation certains éléments d'un environnement d'action (choses, individus, faits et gestes, énoncés) afin d'assurer le déroulement régulier de l'action en commun à laquelle ils participent. Mais quel est le phénomène que l'analyse de ces méthodes permet de documenter3.

Pour Garfinkel et Sacks, ce phénomène est ce qu'ils ont nommé la "formulation", c'est-à-dire l'incessante production d'un ordre toujours transitoire et constamment révisé dans le cours même d'une action en train de se faire et afin que la coordination de cette action puisse s'accomplir. Ici la notion d' "ordre" renvoie à une propriété endogène de l'action en commun, pas à un système normatif dominant qui la façonnerait en extériorité. Pour eux, si cet ordre parvient à consister, c'est parce que les membres sont capables de conférer une objectivité acceptable et transitoire aux faits sociaux sur laquelle ils se reposent pour agir en commun. D'où cette recommandation de Garfinkel : les "méthodes" que le travail sociologique doit mettre au jour sont celles qui servent à produire et stabiliser momentanément cette objectivité en acte. Ce qui se décline dans ces deux visées qu'il fixe à l'enquête ethnométhodologique : « apprendre comment les activités ordinaires réelles des membres sont faites de méthodes pour rendre analysables les actions pratiques, les circonstances pratiques, la connaissance de sens commun des structures sociales et le raisonnement sociologique pratique ; découvrir les propriétés formelles des actions pratiques courantes « de l'intérieur » de situations réelles, en tant que réalisations continues de celles-ci » (Garfinkel, 2005, p. 46).

Pour Garfinkel et Sacks, ces propriétés (ou ces "caractéristiques formelles des événements") sont au nombre de six : 1) typicalité : le fait qu'un événement puisse être rangé dans un classe d'événements de même nature ; 2) probabilité : la chance qu'il a de se produire dans une situation donnée ; 3) comparabilité : la relation qu'il entretient avec d'autres événements passés ou futurs ; 4) texture causale : les raisons ordinaires expliquant qu'il advienne à tel ou tel moment ; 5) efficacité instrumentale : la place qu'un événement occupe dans une suite de relations entre moyens et fins ; et 6) nécessité morale : le fait qu'il ne peut pas ne pas advenir lorsqu'on admet les normes d'un certain ordre social ou naturel (Garkinkel et Sacks, 1970). C'est sur ce fondement que l'analyse sociologique devrait viser à décrire comment « les membres ont recours aux activités concertées de la vie courante comme méthodes pour reconnaître et démontrer les propriétés rationnelles des expressions et des actions indexicales, c'est-à-dire pour reconnaître et démontrer qu'on peut les isoler, qu'elles sont typiques et uniformes, qu'on peut éventuellement les répéter, qu'elles sont apparemment en rapport les unes avec les autres, qu'elle sont cohérentes, équivalentes, substituables, descriptibles de manière anonyme, qu'elles ont une orientation, qu'elles sont projetées » (Garfinkel, 2005, p. 63).

Pour Cicourel, l'attention portée aux structures formelles des activités pratiques est trop restrictive pour rendre pleinement compte de l'action. Elle néglige un phénomène qu'il tient pour crucial : l'activité de connaissance qui accompagne et soutient l'engagement dans l'action en commun. C'est ce phénomène qu'il entendait étudier par ce qu'il a nommé la "sociologie cognitive" (Cicourel, 1979). Dans cette perspective, les "méthodes" utilisées par les personnes agissant de concert sont des "opérations épistémiques" déployées dans la formation d'un raisonnement pratique leur permettant d'ajuster continuellement leurs faits et gestes à des situations et des circonstances changeantes. En quoi consistent ces opérations ?

La nature sociale du raisonnement

Cicourel retient les trois principes dont les travaux de l'ethnométhodologie ont établi qu'ils ordonnaient les usages du raisonnement pratique : 1) la "réciprocité des perspectives", en vertu duquel chacun admet que ses partenaires agissent comme lui-même le ferait si leurs rôles étaient intervertis ; 2) les "formes normales", selon lequel chacun des partenaires corrige sur-le-champ les ambiguïtés qui naissent dans le cours de l'interaction ; 3) "l'et cetera", en raison duquel tout individu « cherche « prospectivement » dans des propos ou des descriptions immédiates le sens possible des allusions et des ambiguïtés en partant du principe qu'il peut insérer des significations maintenant en imaginant ce qu'il peut entendre plus tard. De la même façon, des propos immédiats peuvent venir éclairer des remarques passées » (Cicourel, 1979, p. 114).

À ces trois principes, Cicourel en ajoute un quatrième de son cru, d'après lequel « les vocabulaires descriptifs sont des répertoires d'expériences passées (ou présentes) et reflètent donc les éléments du contexte original permettant ainsi d'aller au-delà de l'information obtenue si on se contentait de traiter chaque mot comme un terme du dictionnaire » (Cicourel, 1979, p. 116). C'est sur la base de ce principe qu'il accorde une importance particulière au fait que l'acquisition de la langue naturelle s'accompagne de la maîtrise d'un savoir pratique permettant de faire un usage correct des concepts appartenant à des lexiques familiers auxquels sont associés des faisceaux de significations mobilisés de façon appropriée selon les circonstances et les moments de l'action en commun dans laquelle ils sont employés.

Pour Cicourel, ces principes sont des éléments de l'équipement "cognitif" dont dispose tout individu afin d'exprimer ce "sens de la structure sociale" au fondement de la possibilité même de l'action. Garfinkel a récusé la dimension trop mentaliste à ses yeux de cette proposition (O'Keefe, 1979). Peut-être parce qu'il tient, en s'appuyant sur la notion d'"indexicalité", que les méthodes de compréhension (l'activité de mise en ordre mutuelle) se confondent totalement avec les méthodes de l'action concertée (les faits et gestes engagés dans le cours d'une action en commun). On peut penser que ce n'est pourtant pas la perspective de Cicourel. Pour lui, "l'importance fondamentale des expressions indexicales réside dans l'utilisation qu'en font les membres pour situer leur discours et la communication non verbale dans un contexte de significations plus vastes, pour indiquer à l'interlocuteur-auditeur comment lier une expression au temps, au type de circonstance dans laquelle elle est apparue, à celui qui parlait en précisant quelques détails biographiques intéressants, au lieu, aux intentions de l'interlocuteur et au genre de connaissances communes (ou particulières) nécessaires pour donner à l'expression toute sa signification" (Cicourel, 1979, p. 117). Chez Cicourel, l'indexicalité est un phénomène qui couvre beaucoup plus large que chez Garfinkel puisqu'il y inclut le "genre de connaissances communes nécessaires" pour attribuer une intelligibilité à une expression alors que Garfinkel ne tient pas vraiment cet élément pour déterminant. La différence entre eux se trouve donc dans l'idée selon laquelle il faudrait inscrire l'action en commun dans l'environnement institutionnel dans lequel elle émerge, donc admettre que son intelligibilité mutuelle requiert la prise en considération d'une somme de facteurs pertinents qui lui sont extérieurs (Corcuff, 2008).

La matière dont les méthodes sont faites

Un peu à la manière de Durkheim, Cicourel semble reconnaître l'existence de deux sortes d'institutions : sociales (éducation, religion, justice, gouvernement, etc.) et logiques (catégories de pensée, concepts, principes de rationalité, etc.). Pour lui, ces institutions sont des guides pour la conduite dont les individus font usage à leurs manières en faisant constamment varier la façon dont elles orientent leurs conduites. D'où la place que Cicourel accorde aux raisonnements pratiques déployés par chacune des parties prenantes à une activité collective dans l'analyse de son accomplissement. Pour lui comme pour tout ethnométhodologue, on ne peut pas rendre compte de cette place en rapportant fidèlement "le point de vue des acteurs" sur ce qu'ils font. Cela réclame, plus fondamentalement, d'étudier deux mécanismes qui participent de la formation de toute appréhension du monde social : l'objectivation (reconnaître un objet ou un événement pour ce qu'il est dans son contexte d'émergence) et la conceptualisation (attribuer une intelligibilité à ce qui est observé). Pour Cicourel, le premier renvoie à l'ensemble des éléments constitutifs de l'organisation sociale d'une activité pratique, au rang desquels on trouve les registres de description dont se servent les différents types d'acteurs impliqués, les politiques publiques en vigueur, les routines établies par les réglementations professionnelles, les attitudes adoptées devant les incertitudes qui surgissent au cours de l'interaction, la répartition des pouvoirs entre les différents agents impliqués, les contraintes matérielles qui pèsent sur la réalisation de l'activité collective. Le second mécanisme renvoie aux opérations épistémiques consistant à objectiver les événements, catégoriser les circonstances, classer les individus, interpréter les gestes et paroles observés, prendre des décisions et les réviser (Livet, 2002).

Cicourel pose donc que l'analyse sociologique des pratiques auxquelles les individus ont recours pour mener des actions concertées tout en assurant une compréhension mutuelle au sujet de ce qui se passe doit prendre en compte trois faits empiriques : 1) les personnes qui participent à un cours d'action évaluent et actualisent la manière dont les contraintes propres à un contexte doivent être respectées ; 2) cette évaluation et cette actualisation se réalisent nécessairement dans des situations qui fixent un ordre normatif particulier sur lequel tous les partenaires doivent ajuster leurs agissements ; 3) c'est dans le temps même de ces ajustements que les personnes qui les effectuent accomplissent la coordination d'une activité collective. C'est sur cette base que Cicourel recommande d'observer les opérations épistémiques que les agents réalisent pour combiner trois composantes structurelles de leur action en commun : les rôles, les situations et le langage vernaculaire qui y est utilisé. Cette proposition est en cohérence avec un des principes de l'ethnométhodologie, à savoir le refus du dualisme, c'est-à-dire la négation radicale de toute séparation entre individu et société, connaissance et action, discours et pratique, normativité et rationalité.

L'anti-dualisme repose sur deux postulats de nature théorique en vogue au moment où l'ethnométhodologie s'est constituée : l'externalisme du mental (Smith, 2013) et le holisme des significations (Ogien, 2007). Le premier renvoie à l'idée selon laquelle les conditions de déploiement de l'activité de connaissance se trouvent hors de l'individu et sont distribuées dans le monde environnant ; le second admet que la place attribuée à un objet ou à un événement dans une action en commun tient à l'usage que les individus font mutuellement de cet objet ou de cet événement dans un contexte d'action donné et à des fins pratiques en perpétuel remaniement. Garfinkel et Cicourel inscrivent leurs recherches dans cette perspective. Ils admettent tous deux que la réalité du monde social existe indépendamment des interprétations et de représentations que les êtres humains s'en font. Et partagent l'idée que cette réalité contient les éléments matériels et conceptuels que les personnes engagées dans une activité pratique y prélèvent afin de maintenir le caractère mutuellement intelligible de leurs conduites en contribuant en permanence à l'accomplissement de la coordination de l'action en commun. Pour l'un et l'autre, l'allure que celle-ci peut prendre est irrémédiablement imprévisible (puisqu'elle dépend des circonstances inédites qui ne cessent d'émerger dans son déroulement séquentiel) et étonnamment prédictible (puisque chaque situation définit un horizon d'attentes qui limite ce que les partenaires sont en mesure d'anticiper).

Au fond, la différence entre les approches respectives de Cicourel et de Garfinkel tient au fait que le premier attache une importance particulière à l'élément de prédictibilité (qui renvoie à la familiarité avec les règles pratiques que chaque situation fixe à l'avance et auxquelles les personnes ont l'habitude d'ajuster leurs conduites au moyen de leur faculté de raisonnement) alors que le second met exclusivement l'accent sur l'élément d'imprévisibilité (en soutenant que l'action en commun s'ordonne de l'intérieur d'elle-même à partir de l'usage approprié que les membres font de ses "structures formelles")4. Ce qui distingue ces deux approches est que la première inclut dans l'analyse les contenus de savoir pratique traités par les opérations épistémiques engagées dès lors que des personnes agissent en commun tandis que la seconde entend mettre en évidence le caractère essentiel des structures formelles auxquelles ces opérations doivent se plier afin de produire l'intelligibilité de ce qui arrive.


  1. Sur ce différend, voir également D. Muntanyola-Saura (2015) et S. Bordreuil (2017).
  2. Sur cette distinction, voir A. W. Rawls (2004).
  3. Ce qui reste assez vague dans les Studies, où Garfinkel amalgame deux types de méthodes. Il pose en effet que la sociologie doit accorder « une priorité exclusive à l'étude des méthodes d'action concertée et des méthodes de la compréhension commune. Non pas une méthode, mais une multitude de méthodes de compréhension. Dans leur extrême variété, celles-ci constituent pour le sociologue professionnel des phénomènes critiques qu'il lui revient d'autant plus d'analyser qu'ils n'ont pas été étudiés jusqu'à présent » (Garfinkel, 2005, p. 91). Mais ce phénomène est-il l'action concertée ou la compréhension mutuelle ?
  4. Ce qu'on retrouve dans sa conception des onze "règles constitutives" [1963, p.188] inhérentes à toute activité pratique qui suscitent l'idée que se font les personnes engagées dans un cours d'action au sujet de ce qui devrait se passer dans telle ou telle circonstance. Pour Goffman (1974), si les règles s'inventent de façon ad hoc, on ne peut prétendre les dénombrer. Cette question est également celle de la différence entre l'aspect "fondationnel" et "scientiste" de la démarche de Garfinkel et la nature "dynamique" et "ouverte" de celle de Cicourel.
Bibliography
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Cicourel, A. (1979). La sociologie cognitive. Presses Universitaires de France.
Corcuff, P. (2008). Aaron V. Cicourel : de l’ethnométhodologie au problème micro/macro en sciences sociales [SociologieS.]. http://journals.openedition.org/sociologies/2382.
García Sánchez, P. J. (2020). Aaron Cicourel ou le pari du social dans sa juste mesure. Déviance et Société, 44(2), 155–175.
Garfinkel, H. (1963). A Conception of and Experiments with, « Trust » as a Condition of Stable Concerted Actions. In H. O. J (Ed.), Motivation and Social Interaction. Ronald Press.
Garfinkel, H. et S., & H. (1970). On Formal Structures of Practical Actions. In D. M. J. C. Tyriakian E. A (Ed.), Theoretical Sociology. Appleton Century Crofts.
Garfinkel, H. (2005). Recherches en ethnométhodologie. Presses Universitaires de France.
Goffman, E. (1974). Frame analysis: An Essay on the Organization of Experience. Harvard University Press.
Livet, P. (2002). Émotions et rationalité morale. Presses Universitaires de France.
Muntanyola-Saura, D. (2015). Interview with Aaron Cicourel. Revista Internacional de Sociología, 73(2). https://revintsociologia.revistas.csic.es/index.php/revintsociologia/article/view/629/68
O’Keefe, D. (1979). Ethnomethodology”. Journal for the Theory of Social Behiaviour, 9(2).
Ogien, A. (2007). Les formes sociales de la pensée. La sociologie après Wittgenstein. A. Colin.
Rawls, A. W. (2004). Epistemology and Practice. Cambridge University Press.
Smith, B. (2013). Internalism and Externalism in the Philosophy of Mind and Language. In Internet Encyclopedia of Philosophy. https://iep.utm.edu/int-ex-ml
Footnotes
1 : Sur ce différend, voir également D. Muntanyola-Saura (2015) et S. Bordreuil (2017).
2 : Sur cette distinction, voir A. W. Rawls (2004).
3 : Ce qui reste assez vague dans les Studies, où Garfinkel amalgame deux types de méthodes. Il pose en effet que la sociologie doit accorder « une priorité exclusive à l'étude des méthodes d'action concertée et des méthodes de la compréhension commune. Non pas une méthode, mais une multitude de méthodes de compréhension. Dans leur extrême variété, celles-ci constituent pour le sociologue professionnel des phénomènes critiques qu'il lui revient d'autant plus d'analyser qu'ils n'ont pas été étudiés jusqu'à présent » (Garfinkel, 2005, p. 91). Mais ce phénomène est-il l'action concertée ou la compréhension mutuelle ?
4 : Ce qu'on retrouve dans sa conception des onze "règles constitutives" [1963, p.188] inhérentes à toute activité pratique qui suscitent l'idée que se font les personnes engagées dans un cours d'action au sujet de ce qui devrait se passer dans telle ou telle circonstance. Pour Goffman (1974), si les règles s'inventent de façon ad hoc, on ne peut prétendre les dénombrer. Cette question est également celle de la différence entre l'aspect "fondationnel" et "scientiste" de la démarche de Garfinkel et la nature "dynamique" et "ouverte" de celle de Cicourel.
10/10/2024